Faciliter l'accès des jeunes aux chantiers de bénévoles

En quoi consiste le projet « Patrimoine et Insertion » ?

Marine Muller : L’objectif est de sensibiliser les jeunes à la culture, au patrimoine et aux métiers du patrimoine pour leur apporter des compétences, leur faire découvrir leurs propres capacités et les remotiver dans leur projet d'insertion professionnelle.

En partenariat avec les Missions Locales, nous avons proposé différentes étapes et actions pour donner envie et accompagner les jeunes qui le souhaitent à participer à un de nos chantiers de bénévoles, organisés au printemps ou à l’été, partout en France.

Quelles sont ces différentes étapes ?

Delphine Jaudhuin : Dans un premier temps, Marine intervient à la Mission Locale, dans le cadre d’une information collective. Elle présente aux jeunes le projet et ses étapes, revient avec eux sur la notion de bénévolat, de patrimoine et leur présente les techniques traditionnelles et les métiers qui lui sont associés.

Pour ma part, j'essaye de lever leurs représentations sur les freins à la mobilité, en leur faisant notamment part du retour positif des jeunes qui sont partis précédemment.

A l’issue de cette présentation, les jeunes intéressés participent à une journée de découverte des métiers, à Coucy-le-Château, en Picardie. C’est la seconde étape, au cours de laquelle les jeunes découvrent la taille de pierre, la forge et le travail du bois. Ils sont encadrés par des artisans de la région.

Marine Muller :

Cette journée permet aux jeunes de découvrir les matériaux, de manier les outils, et parfois même de repartir avec leur petite réalisation. C’est aussi l’occasion d’appréhender ce qu’est un chantier de bénévoles.

Ensuite, les jeunes qui le souhaitent pourront s’inscrire à un des chantiers de restauration du patrimoine proposés chaque année partout en France par une association membre de REMPART.

A l’issue du chantier, on complète un livret de compétences avec les jeunes, qu’on leur remet dans le cadre d’un temps spécifique, organisé à la Mission Locale.

Combien de jeunes ont participé à l’action depuis 2011 ?

Marine Muller :

en cinq ans, 823 jeunes ont été sensibilisés au sein de leurs structures, 455 ont participé à une journée découverte et 276 ont participé à un chantier.

Delphine Jaudhuin :

pour la Mission Locale du Grand Amiénois, l’an dernier, 10 jeunes ont participé à toutes les étapes de l’action jusqu’au départ en chantier de bénévoles.

Quelles sont les régions et les Missions Locales concernées ?

Marine Muller :

Nous avons démarré en 2011 en région Ile-de-France, en partenariat avec 6 Missions Locales. Puis nous avons étendu l’action à la Picardie et au Nord-Pas-de-Calais. Aujourd’hui nous intervenons aussi en Aquitaine, Bourgogne et Poitou-Charentes et nous comptons développer de nouveaux partenariats en Lorraine et Midi-Pyrénées en 2016. Le projet est potentiellement ouvert aux Missions Locales de toute la France pour peu qu’une association membre de REMPART soit à proximité et en mesure de porter l’action.

Quelles sont les motivations des jeunes qui s’engagent dans ce projet et quel est leur retour à l’issue d’un chantier de bénévoles ?

Delphine Jaudhuin :

Pour certains jeunes, participer à une journée découverte ou à un chantier est une manière concrète de travailler sur la mobilité. De retour de chantier, les jeunes disent avoir pris beaucoup de plaisir, s’être sentis utiles. En échangeant avec eux, on se rend compte qu’ils ont aussi vécu une expérience de mixité sociale : lors du chantier, ils ont rencontré et vécu avec des personnes d’autres régions, des étudiants, des salariés, etc.

Marine Muller :

Selon les jeunes, les motivations sont différentes : certains sont intéressés par la technique, peuvent avoir un intérêt pour les métiers manuels. D’autres veulent s’engager, et être utiles. Certains ont aussi envie de rencontrer d’autres personnes.

Quels sont le niveau d’implication et le rôle des professionnels de la Mission Locale au cours du projet ?

Marine Muller :

Il est important que l’ensemble des professionnels soient bien au fait du projet et convaincus de l’intérêt qu’il peut avoir pour les jeunes. C’est à cette condition qu’ils pourront en parler aux jeunes qu’ils reçoivent. En général, je rencontre l’ensemble de l’équipe lors d’une réunion.

Sur le plan logistique, c’est l'Union REMPART qui organise les déplacements, les journées découverte et prend en charge l’ensemble des frais liés à l’action. Les professionnels de la Mission Locale accompagnent les jeunes tout au long de l’action et sont présents à chaque étape. Ils appuient les jeunes au moment de la recherche du chantier, en lien avec nos équipes et sur la base d’un catalogue que nous renouvelons chaque année.

Nous avons également mis en place un dispositif de suivi-évaluation de l’impact sur les bénéficiaires. Trois questionnaires sont complétés par chaque jeune avec l’aide de son conseiller, au moment de l’inscription au chantier, six mois et un an après le chantier. Cela est important pour montrer que les chantiers de bénévoles peuvent être des leviers dans l’insertion sociale et professionnelle des jeunes.

Pour en savoir plus

L'Union REMPART regroupe plus de 170 associations œuvrant pour la sauvegarde du patrimoine (châteaux, forts militaires, chapelles, prieurés, moulins, édifices protégés au titre des monuments historiques ou petit patrimoine rural...). Dans une démarche participative, les associations organisent des chantiers de bénévole. Chaque année, 3 000 volontaires, français et étrangers, participent ensemble à une action collective, bénévole et d’intérêt général.

Découvrez l’offre de chantiers bénévoles, stages techniques, formations et volontariats d’Union REMPART

Votre Mission Locale est intéressée par le projet ? Prenez contact avec Marine Muller, chargée de mission à l'Union REMPART