« A travers la Garantie Jeunes, les jeunes prennent ou reprennent confiance en eux »
Sur le territoire de la Mission Locale de Saint-Dié des Vosges (88), fin septembre 2014, plus de 120 jeunes avaient participé à l’expérimentation. Un an après le lancement de cette initiative, Gérard Cherpion, Président de la Mission Locale et Florence Monnerat, directrice, reviennent sur cette initiative.
Comment avez-vous accueilli la Garantie Jeunes ?
F. Monnerat :
On a tout de suite considéré que c'était un outil interne, mobilisable à un moment, dans le parcours du jeune. Sur certains points, la Garantie Jeunes a permis de faire évoluer l’accompagnement : ce temps en collectif et intense prévu dans le cadre de l'expérimentation et la prise en considération de la richesse qui peut sortir des groupes. Le fait que le jeune s’engage est aussi un acte fort. Là-dessus on est resté très ferme et je pense que c’est aussi pour cela que ça porte ses fruits.
L’accompagnement à travers des actions en collectif ne faisait-il pas déjà partie de vos pratiques ?
F. Monnerat :
Nous avions déjà plusieurs actions, dont le Dispositif d’insertion et d’orientation territorial – le DOIT –, financé par le Conseil Régional de Lorraine. Nous avions aussi mené une action avec des volontaires en Service civique « Ambassadeurs de la parole des jeunes », qui ont recueilli la parole des jeunes dans les différentes vallées de notre territoire. Mais la Garantie Jeunes a contribué à renforcer cette pratique d’accompagnement en collectif et nous a permis de remettre en place des actions dans des domaines tels que celui de la santé par exemple ; nous organisons de nouveau des visites à la médecine préventive, ce qui ne se faisait plus depuis plusieurs années, pour diverses raisons, souvent liées au manque de financement.
Quels sont les effets de cet accompagnement pour les jeunes ?
G. Cherpion :
Le fait de pouvoir mener à la fois un travail collectif et un accompagnement personnalisé et responsabilisant nous permet d’obtenir des résultats très intéressants. Les équipes qui travaillent plus spécifiquement sur la Garantie Jeunes sont relativement jeunes et cela compte également beaucoup dans la réussite de l’accompagnement, car ce sont des jeunes qui parlent à d’autres jeunes et qui ont connu ce que pouvaient être les difficultés d’accéder à un emploi, à une autonomie dans le contexte actuel. Il me semble donc que ce qui nous permet d’obtenir des résultats intéressants tient à la fois à l’engagement des jeunes et à l’accompagnement réalisé.
F. Monnerat :
A travers la Garantie Jeunes, les jeunes prennent ou reprennent confiance en eux. On a vu des jeunes vraiment changer et atteindre des objectifs intéressants.
Quel rôle jouent les partenaires dans la réussite de l’expérimentation ?
F. Monnerat :
La Garantie jeunes a généré un degré supplémentaire dans le travail de partenariat que ce soit avec la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), avec le Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP), avec les assistants sociaux. A chaque fois que des jeunes sont positionnés sur la Garantie Jeunes par des partenaires par exemple, on leur fait des retours. Aujourd’hui, on peut dire que les partenaires se prennent au jeu et cela a un effet levier sur les jeunes et leurs parcours.
G. Cherpion :
Le système « Jeunes prêts à bosser » du Conseil Général des Vosges nous a permis d’ouvrir un certain nombre de portes au niveau des entreprises. Nous avons encore une marge de progression, l’un des principaux freins aujourd’hui est le manque de temps. Pourtant, on sait que le conseiller est une personne ressource pour l’entreprise et, pour le conseiller, l’entreprise est une réponse potentielle et une réponse de confiance pour le jeune qu’il a accompagné. C’est gagnant-gagnant.
