Culture et numérique, une volontaire s’engage auprès des jeunes
A l’été 2015, Mathilde Mortecrette, 23 ans, s’est engagée en tant que volontaire en Service Civique à la Mission Locale Val-de-Reuil, dans l’Eure (27). Sa mission comporte deux volets : la lutte contre la fracture numérique et l’accès de tous les jeunes à la culture. A mi-parcours de son engagement, Mathilde revient sur le déroulement de sa mission, au sein de l’équipe Garantie Jeunes.
Légende : Visite des jeunes d'une exposition photographique au 106, établissement culturel situé à Rouen.
En quoi consiste votre mission ?
Je suis présente trois jours par semaine à la Mission Locale. Je consacre une partie de mon temps de mission à la lutte contre la fracture numérique. Quand les jeunes accompagnés en Garantie jeunes ont terminé la période en collectif et qu’ils ne sont pas en situation, ils ont l’obligation d’être présents deux heures par jour à la Mission Locale. Je suis présente sur l’espace informatique, aux côtés de la chargée d’accueil.
Je propose une animation et un accompagnement à ceux qui en ont besoin pour se créer une adresse mail. J’anime aussi un atelier de sensibilisation à l’usage des réseaux sociaux. Beaucoup de jeunes ne savent pas comment paramétrer leurs comptes pour garantir la confidentialité des informations. Je les aide aussi individuellement dans l’utilisation de word, ou sur de petits conseils en grammaire.
La deuxième partie de ma mission est de permettre aux jeunes de participer à des activités culturelles. L’objectif est qu’ils puissent voir autre chose.
Beaucoup de jeunes n’ont pas de moyens de transports et ne vont jamais au musée, au cinéma, ou réaliser des visites. Avec l’appui des professionnels de la Mission Locale, je sélectionne les sorties que l’on pourrait réaliser, j’affiche dans la salle les propositions et les jeunes s’inscrivent, sur la base du volontariat.
Quels types d’activités avez-vous réalisés avec les jeunes ?
Nous sommes allés visiter une exposition de photographie sur le thème des tatouages. Nous avons aussi visité l’abbaye de Jumièges et on est allé au conservatoire.
Il n’y a pas longtemps, on a initié un projet avec la radio Espaces, basée à Louviers. C’est une jeune qui était accompagnée par la Mission Locale et qui est aujourd’hui salariée de la radio qui a permis ce lien.
J’ai parlé de ce projet à quelques jeunes. Ils étaient intéressés et je les ai donc accompagnés à la radio, rencontrer l’équipe.
Pour le moment, nous avons proposé à quatre jeunes de réaliser de courtes interviews de personnalités locales.
Accompagné par un professionnel de la radio, un des jeunes a réalisé un entretien avec un auteur qu’il aime particulièrement.
Est-il facile de trouver sa place en tant que volontaire en Service Civique au sein de la Mission Locale et avec les jeunes accompagnés en Garantie Jeunes ?
La phase d’intégration a été importante. Pendant le premier mois de ma mission, j’étais dans une posture d’observation. Les conseillers ont été très présents, ont répondu à mes questions. A chaque fois que des jeunes arrivent à la Mission Locale, je suis introduite auprès de ces jeunes. On explique que je suis volontaire en Service Civique. C’est aussi une manière d’échanger avec eux sur ce qu’est le Service Civique.
Au quotidien, les rôles sont bien définis. Par exemple, je ne suis presque jamais avec le groupe en collectif qui démarre, ce sont les conseillers qui animent ces temps.
Sur l’espace informatique, la chargée d’accueil est présente. Elle est l’interlocuteur des jeunes pour leurs démarches administratives. Les jeunes savent que je ne suis pas là pour les aider à faire leurs CV ou leurs lettres de motivation, je n’ai pas les compétences pour cela. C’est le travail des conseillers.
Avec les jeunes je suis amicale, je rigole avec eux mais il y a aussi une distance naturelle, je suis dans un entre-deux.
Rencontrez-vous des difficultés dans votre mission ?
Parfois je suis frustrée car je fais une proposition de sortie, je propose des activités, et finalement peu de jeunes sont effectivement présents le jour venu. Certains parmi eux sont en stage, en emploi et à la dernière minute ne peuvent pas venir. D’autres se démotivent.
Je voudrais être capable d’intéresser davantage les jeunes, mais ce n’est pas toujours facile. Je réfléchis à d’autres manières de faire et en même temps, je pense qu’il faut continuer à faire des propositions. Peut-être en partant plus de leurs idées…
Pour en savoir plus sur des projets de participation et de Service Civique au sein d’une Mission Locale :
Sur le site de l'UNML retrouvez les missions de Service Civique qui peuvent être proposées en Mission Locale et dans les structures partenaires. Pour tout renseignement contactez l’UNML à l’adresse à service-civique@unml.info
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