Informer les jeunes sur la santé : la CARSAT intervient lors d’un atelier d’orientation
Depuis 2014, la Mission Locale Nord-Mosellan (57) et la CARSAT de Moselle collaborent afin de mieux informer et accompagner les jeunes dans leurs démarches d’accès à une couverture santé et aux soins. Hélène Bauchat, conseillère référente santé, revient sur ce partenariat qui a permis de créer un nouvel espace d’intervention et d’échanges avec les jeunes sur des sujets comme l’accès à une couverture santé, à une mutuelle, mais aussi de travailler avec eux sur l’estime de soi ou encore l’intérêt de prendre en compte son capital santé.
Comment est né le partenariat entre la Mission Locale et la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (CARSAT) ?
Depuis plusieurs années, à l’initiative de la mairie de Thionville, nous rencontrons régulièrement les autres acteurs de la santé pour des temps d’échange. En 2014, la CARSAT a intégré ce réseau d’acteurs et a exprimé son souhait de travailler davantage en direction des jeunes.
De notre côté, nous avons le souhait d’offrir le même niveau d’information et d’accompagnement à tous les jeunes. Chaque professionnel de la Mission Locale ne peut pas être expert dans tous les domaines.
Pourquoi avoir choisi d’aborder les questions de santé et d’accès aux soins dans le cadre d’un atelier d’orientation ?
La santé est rarement un sujet prioritaire pour les jeunes que l’on accompagne. Quand nous organisons une action dédiée à la santé et présentée comme telle, en général, les jeunes se mobilisent peu.
Nous avons donc proposé à la CARSAT d’intervenir lors d’ateliers d’orientation en collectif que nous proposons aux jeunes accompagnés par la Mission Locale. Ces ateliers d’une durée d’une semaine sont financés par le Conseil Régional et ont lieu au sein de la Mission Locale, tous les quinze jours.
Proposer une sensibilisation sur la santé et l’accès aux soins lors de ce temps qui porte sur l’orientation est stratégique : les jeunes voient mieux l’intérêt de faire le point sur leur situation vis-à-vis de la sécurité sociale si, dans un futur proche, ils vont intégrer une entreprise.
Quelle forme prennent ces temps d’information ?
Jusqu’en mai 2015, les professionnels de la CARSAT ont animé une séance de deux heures sur l’accès aux droits, ils ont notamment réalisé un quizz sur les questions de sécurité sociale, de couverture maladie, des soins. Il s’agit d’un support pour échanger avec les jeunes.
Par la suite, la CARSAT a souhaité aller plus loin en travaillant avec les jeunes sur l’image de soi, sur l’intérêt de prendre en compte son capital santé. D’une intervention, on est donc passé à trois interventions par semaine, auprès des mêmes jeunes.
Quel est le retour des jeunes sur ces temps d’information ?
Les jeunes se montrent très intéressés par ces questions. Les professionnels de la CARSAT comme nous-mêmes avons été surpris : l’accès aux droits, les démarches auprès de la Sécurité Sociale, la Mutuelle, restent des éléments compliqués à appréhender. Il n’est pas aisé de réussir à faire passer des messages et sur ce plan, le partenariat mis en place est une réussite.
Comment les jeunes qui en ont besoin sont-ils accompagnés dans leurs démarches suite à ces interventions ?
A la suite de leur intervention, je prends le temps d’échanger avec les intervenants. Nous revenons ensemble sur ce que les jeunes ont pu évoquer de leur situation.
La CARSAT peut également intervenir ponctuellement auprès de jeunes en situation de travail, qui rencontrent des difficultés financières lorsqu’ils sont en arrêt maladie, par exemple.
De notre côté, nous prenons le relai pour accompagner des jeunes qui ont besoin d’un appui pour réaliser des démarches auprès de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM).
Quelles sont les perspectives de développement du partenariat avec la CARSAT ?
Le partenariat mis en place va se poursuivre au second semestre 2016.
Nous nous interrogeons toutefois sur la pertinence du format des interventions : lors de certains ateliers, les jeunes sont peu nombreux, ce qui laisse le temps d’étudier les situations individuelles. Nous allons donc réfléchir à adapter le format d’intervention en fonction de la taille et des besoins des groupes.
Pour en savoir plus :
En 2015, l’association régionale des Missions Locales de Lorraine (AMILOR), les quatre Caisses primaires d’assurance Maladie (CPAM) de Moselle et les Caisses d’assurance retraite et de santé au travail Nord-Est et Alsace Moselle ont décidé de renforcer les partenariats engagés localement entre ces différents acteurs et ont signé une convention de partenariat régional. Ce texte définit les engagements de chacune des parties en matière d’information, d’orientation et d’accompagnement pour l’accès à la santé et aux soins des jeunes accompagnés en Missions Locales. La convention précise les modalités concrètes de collaboration à mettre en place, en s’appuyant sur l’existant et l’expérience de ces différents réseaux sur les territoires. Elle vise également à garantir l'équité de traitement entre les jeunes.
