« La sale attente », une pièce de théâtre réalisée par les jeunes
En décembre 2015, la Mission Locale d’Issoudun (36), en partenariat avec plusieurs acteurs culturels du territoire, a proposé à un groupe de jeunes de créer une pièce de théâtre. Soutenue financièrement dans le cadre du contrat de ville, l’action vise à permettre aux jeunes de prendre ou reprendre confiance en eux, d’accéder à la culture et de développer leur réseau. Clément Auroy, 20 ans et Kiméa Le Brecq, 17 ans, deux jeunes qui participent au projet, ainsi que Dolorès Boué, directrice de la Mission Locale, reviennent sur l’origine et les étapes du projet.
Quelle est l’origine du projet ?
Dolorès Boué : Initialement, nous avions souhaité porter cette action dans le cadre de l’appel à projets du Ministère de la culture pour la maitrise de la langue française.
Notre proposition n’a pas été retenue mais nous avons pu la mener grâce à un financement obtenu dans le cadre du contrat de ville.
L’objectif est de permettre à des jeunes qui rencontrent des difficultés pour s’exprimer ou communiquer en français de les dépasser à travers la réalisation d’un spectacle qui leur donne confiance en eux, les valorise, et leur donne l’opportunité de tisser des liens avec des jeunes et des adultes.
Quels sont les partenaires du projet ?
Dolorès Boué : « La Lucarne théâtre » (donne de la lumière au combles), une compagnie de théâtre et « Histoires à Écrire », qui promeut la chanson vivante en milieu rural, accompagnent les jeunes dans la création artistique.
L'Établissement public de coopération culturelle d'Issoudun (EPCCI) nous a soutenus en prenant en charge le matériel. Et le principal financement, à hauteur de 21 000 euros, a été obtenu via le contrat de ville.
Qui sont les jeunes concernés par l’action ?
Dolorès Boué : Dès le mois de novembre, nous avons diffusé des flyers et des affiches pour informer les jeunes que nous accompagnons du projet et les convier à assister à une réunion d’information collective, qui s’est tenue début décembre.
Parmi les neuf jeunes impliqués, quatre résident dans le quartier Nation-Bernardines, un quartier d’Issoudun qui relève de la politique de la ville. Mais ce n’est pas un élément que nous avons mis en avant quand nous avons présenté le projet aux jeunes, pour ne pas les stigmatiser.
Parmi les participants, certains jeunes sont accompagnés dans le cadre de la Garantie Jeunes.
Quelles ont été les étapes du projet et où en est-il aujourd’hui ?
Dolorès Boué : De décembre 2015 à mars 2016, les jeunes se retrouvent une à deux fois par semaine avec les professionnels qui encadrent l’action.
Durant le premier mois, ils ont travaillé sur l’expression corporelle et vocale avec pour point de départ et principe qu’ils pouvaient s’exprimer sur ce qu’ils voulaient.
Puis, de manière collective, ils ont choisi les thèmes qu’ils souhaitaient mettre en scène. Le mois de février a été consacré à la création et la mise en scène du spectacle.
Une première représentation aura lieu en mars dans le cadre du printemps des poètes à Issoudun et de la semaine nationale des Missions Locales.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de participer au projet ?
Clément Auroy : Je fais de la musique depuis plusieurs années et j’ai « baigné » dans le monde du spectacle. J’ai pour projet de devenir technicien son et lumière mais je n’ai pas pu intégrer une formation pour le moment. Ma conseillère m’a parlé du projet et je me suis dit que c’était un bon moyen de me créer un réseau et le projet m’a vraiment intéressé !
Kiméa Le Brecq : j’ai trouvé que c’était un bon moyen de s’occuper, de voir autre chose. C’est devenu une habitude de se retrouver pour ce projet.
Quels sont les sujets que vous abordez dans la pièce ?
Kiméa Le Brecq : On a échangé sur beaucoup de thèmes avec les autres jeunes : on a parlé du racisme, de la misogynie. Puis on a fait quelques choix.
Clément Auroy : la pièce se passe dans une salle d’attente, mais l’intrigue c’est que l’on ne sait pas ce que l’on attend… on ne peut pas en dire beaucoup plus.
Qu’est-ce que le projet vous a apporté ?
Clément Auroy: C’est la première fois que je suis sur scène sans instrument de musique. Ça m’a donné envie de continuer le théâtre et l’improvisation.
En parallèle du projet, j’ai fait plusieurs semaines de stage avec l’association La Lucarne Théâtre (donne de la lumière au combles). Je me suis donc déplacé dans plusieurs salles de spectacle avec eux, c’est un bon moyen de se faire un réseau.
Kiméa Le Brecq : C’est assez drôle en fait comme projet. C’est d’abord un travail sur soi-même. Rien que le fait de savoir que l’on va se retrouver à jouer sur scène, devant un public, ce n’est pas facile. Ca m’a permis de gagner en confiance.
Pour en savoir plus :
En savoir plus sur la pièce et la représentation qui sera organisée en mars, consultez la page dédiée à l'événement sur le site de la Semaine nationale des Missions Locales
