« Nous avons peu d’occasions de prendre du recul sur nos pratiques »

Quel était l’objectif de cette journée ?

Monique Béchereau : En tant que professionnels de Missions Locales, nous avons peu d’occasions de prendre du recul sur nos pratiques et d’échanger sur la manière dont on accompagne les jeunes au quotidien.

Pourtant il est essentiel d’interroger et de réinterroger la pertinence des programmes, des dispositifs et des projets que nous mettons en place. Par exemple : quelle est l’utilité des actions de parrainage ? Que peut apporter une mission de Service Civique dans le parcours d’un jeune ?

En échangeant tous ensemble sur ces questions, cela permet à chacun d’avoir le même niveau d’information et une analyse partagée par l’ensemble de l’équipe. On se constitue une culture commune de notre travail.

Sur le plan de la méthode, comment s’est déroulée la journée ?

Monique Béchereau : l’animation de la journée a été réalisée par un intervenant extérieur et nous avions pris le temps d’échanger en amont sur les attendus des professionnels. Nous avons démarré par un point de situation de la Mission Locale et du territoire. Ensuite nous sommes revenus sur les dispositifs que nous mettons en œuvre.

Caroline Vannier : nous sommes partis de parcours de jeunes et de là où ils en étaient dans leur trajectoire pour identifier quels seraient les actions, dispositifs, projets pouvant répondre à leurs besoins. Les parcours et situations de jeune étaient classés par thèmes faisant référence aux champs d’action de la Mission Locale : citoyenneté, emploi, formation, santé, logement, etc.

Pour chaque thème, nous avions trois types de situations et de profils de jeunes : une situation « classique » et une situation « complexe », toutes deux fréquemment rencontrées en Mission Locale et un cas avec des problématiques particulières que nous avons peu l’habitude de rencontrer.

Nous avons travaillé en petits groupes sur les actions que nous pouvions mobiliser pour répondre aux problématiques de ces jeunes. Puis nous avons confronté notre travail au reste de l’équipe, ce qui a permis d’échanger tous ensemble.

Que vous a apporté cette journée de réflexion ?

Caroline Vannier : Nous avons peu l’occasion de réaliser des échanges de pratiques. Ce sont des temps où l’on peut tout remettre à plat et se réinterroger sur notre action, c’est utile. Cela a permis de travailler de manière approfondie sur les réponses que nous proposons aux jeunes. En tant que professionnels, l’intérêt est aussi de mieux connaître ou nous remettre à jour sur les solutions qui existent, les propositions que nous pouvons leur faire.

Monique Béchereau : Ces temps d’échanges permettent de mettre en perspective le travail de chaque professionnel et de redonner du sens à notre action auprès des jeunes.

Quelles sont les suites que la Mission Locale souhaite donner à cette journée de réflexion ?

Monique Béchereau : Nous souhaitions retravailler sur le projet associatif de notre structure. Mais la mise en place de programmes et l’actualité viennent souvent repousser ces travaux. Cela m’a permis d’engager la dynamique en ce sens, à nous de nous en saisir pour aller plus loin et faire vivre un véritable projet de structure.

En savoir plus :

La journée de réflexion et d’échange autour de l’accompagnement des jeunes qui s’est tenue à Langres s’inscrit dans une démarche régionale, portée par l’association régionale des Missions Locales de l’ex–région Champagne –Ardenne. De décembre 2015 à mars 2016, l’ensemble des Missions Locales de Bourgogne-Franche Comté ont organisé un temps d’échange semblable à celui qui s’est tenu à Langres et animé par le même cabinet.