Des ateliers solidaires pour apprendre à entretenir son logement

Chaque semaine, dans un logement situé au cœur d’un quartier de la ville de Gien, des jeunes accompagnés par la Mission Locale de Montargis / Gien (45) sont invités à participer à des ateliers solidaires, animés par les Compagnons Bâtisseurs. Ouverts à tous les habitants, ces ateliers visent l’acquisition de savoir-faire techniques et pédagogiques, liés à l’habitat et à l’entretien d’un logement et sont aussi le prétexte, pour les habitants, de se rencontrer et d’échanger.
Victoire Ayrault est coordinatrice Habitat et Volontariat en région Centre-Val de Loire. Avec Laurent Bricard, responsable de secteur à la Mission Locale, ils reviennent sur l’intérêt des ateliers solidaires pour les jeunes accompagnés.


Comment est né le partenariat entre la Mission Locale de Montargis / Gien et les Compagnons Bâtisseurs ?

Laurent Bricard :

Il y a bientôt deux ans, les Compagnons Bâtisseurs sont venus à notre rencontre avec l’envie de proposer une action innovante à Gien, qui soit utile aux habitants et favorise le lien entre les habitants au sein des quartiers. Le territoire de la Mission Locale est un territoire rural, mais la ville de Gien compte deux quartiers prioritaires relevant de la politique de la ville.

Victoire Ayrault :

les jeunes étaient l’un des publics auquel on souhaitait s’adresser, au même titre que d’autres habitants. Nous avons donc assez naturellement poussé la porte de la Mission Locale.

En quoi consistent les ateliers solidaires ?

V. Ayrault :

Ce sont des ateliers techniques et pédagogiques, ouverts à tous les publics. Nous animons ces ateliers une demi-journée par semaine, au sein d’un appartement, qui se trouve au cœur d’un des quartiers de Gien.

Les habitants y apprennent des gestes techniques en lien avec l’utilisation et l’entretien d’un logement tels que la pose de peinture, la plomberie, l’électricité, mais aussi des connaissances sur la manière de maîtriser la consommation d’énergie, quels sont les éco-gestes qui peuvent être adoptés, etc.

Ces activités pratiques qui ont un lien avec la gestion quotidienne d’un logement sont aussi un support à l’échange et au partage entre les participants.

Quel est l’intérêt de ces ateliers pour les jeunes accompagnés par la Mission Locale ?

V. Ayrault :

Il est double : leur permettre de vivre une expérience d’engagement citoyen, bénévole mais aussi d’acquérir des compétences techniques qui peuvent leur être utiles au quotidien et qui peuvent leur permettre de découvrir les métiers du bâtiment.

L. Bricard : La question de l’habitat et du logement est souvent centrale pour les jeunes que nous accompagnons, c’est une dimension importante de leur accès à l’autonomie, sur laquelle nous travaillons avec eux. A l’atelier solidaire, ils préparent de manière très concrète leur entrée dans un logement mais aussi des gestes simples pour l’entretien de celui-ci.

Parmi les jeunes que nous accompagnons, certains ont souvent peu ou pas de revenus et tous les apprentissages qu’ils réalisent dans le cadre de l’atelier solidaire sont autant de clés pour leur permettre de gérer au mieux leur budget.

Ces ateliers sont aussi une manière pour les jeunes de prendre confiance en eux : maîtriser des gestes simples, utiles au quotidien a des effets sur l’estime que les jeunes ont d’eux-mêmes.

Enfin, rencontrer d’autres personnes contribue à une dynamique d’entraide, de convivialité. C’est ce lien social entre les personnes qui se construit qui est également intéressant.

Comment les jeunes sont-ils informés et comment s’organisent leur participation à ces ateliers ?

V. Ayrault :

Au démarrage, j’intervenais ponctuellement auprès des jeunes à la Mission Locale pour leur présenter l’atelier et leur donner les informations pratiques.

Peu de jeunes se présentaient d’eux-mêmes le jour de l’atelier et nous avons fait le constat qu’il leur était difficile de faire seuls la démarche de venir aux ateliers.

L. Bricard : Nous avons donc testé de mobiliser les jeunes de manière différente, en présentant les ateliers auprès de collectifs de jeunes accompagnés en Garantie Jeunes et en les accompagnant physiquement sur le lieu de l’atelier.

Régulièrement, 7 à 8 jeunes intéressés par cette proposition se rendent à l’atelier accompagnés par un conseiller. Par ailleurs, l’information continue à être diffusée largement au sein de la Mission Locale : le programme mensuel ou bimensuel des ateliers est affiché dans les locaux et diffusé sur les réseaux sociaux.

Quels sont les éléments clés qui concourent à ce que ce partenariat reste dynamique entre vos deux organisations ?

V. Ayrault :

Nous avons très vite senti que nous nous retrouvions autour de valeurs et que l’on pouvait travailler en confiance avec la Mission Locale, avec un même objectif : multiplier les opportunités pour les jeunes. Nous avons réalisé que nous partagions aussi une même vision sur les passerelles qui peuvent exister entre les expériences d’engagement citoyen, la formation professionnelle ou encore l’emploi.

L. Bricard : Le partenariat se traduit par ailleurs à différents niveaux et notamment au niveau institutionnel, car localement, la Mission Locale est membre du comité de pilotage des Compagnons Bâtisseurs au sein duquel on retrouve les financeurs, la CAF, la personne chargée du contrat de ville, etc. C’est ce réseau de partenaires qui contribue à un accompagnement de qualité.

À propos

Mission locale DU MONTARGOIS ET DU GIENNOIS - AIJAM - MONTARGIS

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45200 MONTARGIS

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