En milieu rural, encourager la participation citoyenne des jeunes
Afin de permettre aux jeunes ruraux accompagnés par la Mission Locale, de s’engager sur leur territoire, la Mission Locale Touraine Coté Sud (37) a mobilisé associations, collectivités, coopératives et établissements partenaires pour qu’ils accueillent ces jeunes sur une mission d’engagement volontaire. Ce projet intitulé Intervention solidaire en Touraine du Sud (InSoliTs) a permis à plusieurs collectifs de jeunes d’effectuer une mission de Service Civique sur un territoire où les difficultés liées à la mobilité, notamment, sont un frein à leur engagement. Entretien avec Alexandra Croix, conseillère et chargée de l’accompagnement des jeunes et des partenaires dans le cadre de ce projet.
Quel est le profil des volontaires accueillis chez les différents partenaires de votre territoire ?
C’est une mission que nous avons proposée à plusieurs équipes de jeunes volontaires en Service Civique, qui se sont relayés. La dernière équipe de jeunes volontaires était composée de Jim Beauvais, 21 ans qui était titulaire d’un bac STG. Il avait pour projet de travailler dans le milieu hospitalier mais n’avait pas pu intégrer la formation qu’il souhaitait. Alexandre Robic, également âgé de 21 ans, n’avait pas de qualification et était intéressé pour travailler dans le domaine de la petite enfance ou dans l’animation. Louis Chevineau, 18 ans, avait interrompu sa scolarité en classe de seconde. Passionné par le dessin, il avait toutefois abandonné son projet de formation en graphisme. Enfin, Leslie Mery avait réalisé un apprentissage dans le secteur de la vente et avait effectué plusieurs stages dans ce secteur avant d’entrer en mission de Service Civique.
Comment est né ce projet d’accueil de volontaires en Service Civique ?
Cela est venu des professionnels de la Mission Locale. Nous faisions le constat qu’il était difficile d’accompagner certains jeunes vers l’emploi et que certains d’entre eux avaient certainement besoin d’un tremplin, pour affiner leur projet professionnel, se mettre en dynamique ou encore entrer en relation avec l’autre.
A travers cette mission, notre objectif était double : permettre aux jeunes de mieux connaitre le territoire où ils habitent et contribuer à changer l’image que peuvent porter les acteurs du territoire sur les jeunes qui y vivent.
Quelles sont les activités qui ont été confiées aux volontaires ?
La mission s’est déroulée sur 3 jours par semaine. Pendant deux jours, les jeunes étaient mis à disposition de différents partenaires du territoire pour mener une mission d’intérêt général. Le troisième jour, ils se retrouvaient à la Mission locale.
Sur l’ensemble de leur mission, les jeunes ont ainsi réalisé des activités d’intérêt général chez une multitude de partenaires du territoire, que nous avons sollicités en fonction des centres d’intérêt des jeunes : Ehpad, mairies, écoles, associations de solidarité, SPA, coopérative paysanne, etc.
Par exemple, ils ont contribué à entretenir un jardin partagé, ont participé à l’animation d’ateliers « bien-être » au sein de structures tierces. Ils sont également intervenus pour présenter le Service Civique et leur engagement lors événements tels que le festival culturel « agri-culture » qui se tient chaque année à Amboise.
Quel est le principal apport des volontaires pour les structures qui les ont accueillis ?
La présence des jeunes volontaires sur le territoire a fait bouger les lignes : ils ont contribué à donner une image positive de la jeunesse, ont pu faire remonter leurs messages, partager leurs idées. Les élus locaux ont pu être témoins de la capacité d’engagement des jeunes.
Cette expérience a également été bénéfique aux professionnels de la Mission Locale. La présence des jeunes volontaires dans les locaux une journée par semaine et le fait qu’il s’agisse de jeunes engagés dans des projets d’intérêt général, notamment, nous a amenés à faire évoluer nos modes de coopération avec les jeunes, à faire évoluer nos pratiques.
Au démarrage du projet, nous proposions des contenus de missions prédéfinis aux jeunes et nous avions pré- identifié les partenaires qui pourraient les accueillir. Progressivement, ce sont les jeunes eux-mêmes qui ont été force de proposition pour définir le contenu des missions, en fonction de leurs centres d’intérêt. Ce sont eux qui sont allés « démarcher » les acteurs du territoire pour leur proposer de s’engager pour quelques mois ou quelques semaines au sein de ces structures.
Quels conseils donneriez-vous à d’autres professionnels qui souhaiteraient proposer ce type de mission ?
L’organisation que nous avions choisie, avec une répartition tournante des jeunes dans les structures du territoire, n’est pas simple à mettre en place et à animer. Il faut bien préparer le cadre d’intervention des jeunes avec les partenaires, en tenant compte du fait que les jeunes sont peu autonomes au démarrage de leur mission. Le soutien et l’encadrement, de le part de la Mission Locale, comme des tuteurs dans les structures d’accueil, est conséquent. Pour ce qui nous concerne, un équivalent temps plein a été mobilisé au sein de la Mission Locale pour accompagner les jeunes et les partenaires et assurer la coordination de cette activité.
Sur un territoire comme le nôtre, c’est aussi la question de la mobilité des jeunes qui est cruciale. Au cours de la mission, nous avons beaucoup travaillé sur cette problématique avec eux.
Lorsque les structures étaient très éloignées, sans accès aux transports en commun, j’ai accompagné les jeunes physiquement sur leurs lieux de mission, avec un véhicule que la Mission Locale met à disposition.
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