Le collectif « Sans guillemet » accompagne les personnes en situation d’illettrisme
Sur le territoire d’Eu et du Tréport (76), un réseau de partenaires a construit une action sur mesure pour intervenir auprès d’un public de jeunes et d'adultes, en situation d’illettrisme. Le collectif sans Guillemet propose des ateliers d’apprentissage des savoirs de base, fondés sur une démarche volontaire, libre et gratuite pour les participants. Brice Rémy et Samuel Leroy, conseillers à la Mission Locale Dieppe-Côte d’Albâtre, se sont investis dans le projet dès son démarrage, en 2016.
Comment est né le collectif « Sans guillemet » ?
Depuis plusieurs années, sur le territoire du Tréport, la Mission Locale fait partie d’un réseau d’acteurs de l’animation, de l’insertion et de l’action sociale, qui se retrouve régulièrement pour échanger sur les pratiques en matière de santé et de prévention.
C’est à cette occasion que le centre social Pastel nous a fait part du souhait d’une de ses bénévoles de mettre en place une action spécifique en direction des personnes en situation d’illettrisme.
Nous avons donc organisé une première réunion pour déterminer ensemble les besoins auxquels pourrait répondre cette action, quels pourraient en être les contours et quels seraient les acteurs prêts à s’impliquer dans le collectif.
Le constat que nous avons établi ensemble est que certains publics qui rencontrent des difficultés face à l’écrit ne franchissent pas la porte de nos structures. Nous nous sommes donc donnés pour objectif d’être un marche-pied vers la formation et l’accès aux droits pour ces publics éloignés de nos structures.
Progressivement le collectif « sans guillemet » s’est constitué.
Quels sont les acteurs qui prennent part à ce collectif et comment s’organise la participation de chacun d’entre eux ?
Une quinzaine d’acteurs sont impliqués : associations, centre social, mairie, service public de l’emploi, centres de formation, bénévoles.
Chacun s’implique différemment dans la vie du collectif. Dans certains cas, des salariés se sont portés volontaires pour animer des ateliers et ont du temps dégagé pour cela.
D’autres acteurs s’impliquent davantage dans le pilotage et le suivi des actions ou sont des relais de l’action auprès des publics qui pourraient en bénéficier.
En quoi consiste l’accompagnement proposé ?
Dans un premier temps, nous recevons les personnes individuellement, sur des temps de permanence organisés au sein de nos structures, de manière tournante.
On leur présente le collectif, on fait connaissance et on évalue avec elles quel est leur rapport à l’écrit, en leur demandant d’écrire quelques lignes.
Puis, nous les invitons à participer aux ateliers proposés chaque semaine dans l’une de nos structures. D’une durée de deux heures, les ateliers sont gratuits et organisés selon un principe d’entrées et sorties permanentes, pour favoriser l’engagement volontaire des personnes.
Le contenu des ateliers s’adapte aux besoins et aux envies des personnes et l’accompagnement est personnalisé. Pour cela, il nous a semblé important de constituer de petits groupes, pas plus de 6 personnes et que le rapport soit d’un accompagnateur pour deux participants maximum.
Comment le collectif a-t-il été formé pour intervenir auprès de ces personnes en situation d’illettrisme ?
Le Centre de ressources emploi formation (CREFOR) a organisé deux sessions de formation pour le collectif : la première a porté sur les méthodes pour repérer les situations d’illettrisme et sur la posture à adopter vis-à-vis des publics que nous recevons.
La seconde session de formation a porté sur l’accompagnement à l’apprentissage des savoirs de base par le numérique. Sur ce point, pour le moment, nous avons peu mis en pratique les apprentissages de la formation car nous avons constaté que le public que nous accompagnons n’est souvent pas très à l’aise avec le numérique.
Combien de personnes participent aux actions proposées par le collectif ?
Depuis le démarrage de l’action, début 2017, nous avons constitué deux groupes de 4 à 6 personnes, qui participent à un atelier hebdomadaire.
Nous avons beaucoup de demandes aujourd’hui, mais nous ne sommes pas en mesure d’y répondre, faute de temps disponible et nous souhaitons donner la priorité à la qualité de l’accompagnement proposé.
Outre le temps dégagé à certains salariés pour s’impliquer dans le collectif, l’action bénéficie-t-elle d’autres financements ?
Le Lions Club de la ville d’Eu et la Fondation Crédit mutuel nous ont appuyés dans la constitution d’un outillage pour les ateliers.
Pour en savoir plus :
Sur le forum PEPS, téléchargez la présentation détaillée du collectif « sans guillemet ».
Contactez Samuel Leroy, référent à la Mission Locale Dieppe-Côte d’Albâtre.
