« La présence des volontaires renforce le lien entre les jeunes et la Mission Locale »
Au sein de la Mission Locale de Vaulx-en-Velin (69), un espace numérique permet aux jeunes d’accéder à un poste informatique et à Internet pour réaliser leurs démarches en ligne : création d’une adresse mail, recherche d’une formation, consultation d’offres d’emploi, ces démarches peuvent concerner des besoins du quotidien ou être plus directement liées à l’insertion professionnelle des jeunes. Deux volontaires en Service Civique, engagés en tant que « médiateurs de la lutte contre la fracture numérique » sont présents sur cet espace. Ils aident les jeunes à la prise en main de l’outil informatique et à naviguer sur Internet. Retour avec Christophe Vanony, responsable administratif et financier, sur le rôle des volontaires en Service Civique, les activités qui leur sont confiées et la valeur ajoutée de leur présence au sein de la Mission Locale.
Depuis plusieurs années, la Mission Locale de Vaulx-en-Velin est impliquée sur la question du numérique. Pourquoi avoir fait le choix d’accueillir deux volontaires en Service Civique sur cette thématique ?
En 2012, nous avons mené une enquête auprès des jeunes que nous accompagnons afin de mieux comprendre quelles étaient leurs pratiques du numérique. Les résultats de cette enquête ont mis en avant des écarts importants entre les jeunes dans l’utilisation d’Internet et leur niveau de maîtrise de l’informatique d’une part, et une très faible maîtrise du numérique par de nombreux jeunes d’autre part. A titre d’exemple, parmi les jeunes interrogés, seuls 15% possédaient une adresse mail valide.
Au quotidien, nous avions déjà identifié ces difficultés chez certains jeunes, mais les résultats de l’enquête nous ont permis d’en mesurer l’ampleur et nous ont poussés à renforcer notre action autour de l’apprentissage des outils numériques.
Depuis quelques années, sur notre territoire et, plus récemment, avec les autres Missions Locales du Rhône, nous avons engagé de nombreux partenariats et actions dans ce domaine.
L’accueil de volontaires en Service Civique « médiateurs de la lutte contre la fracture numérique » traduit cette volonté d’inscrire le numérique au cœur de nos actions. Et leur présence est une vraie valeur ajoutée car elle renforce le lien entre la Mission Locale et les jeunes et entre les jeunes qui fréquentent la Mission Locale eux-mêmes.
Quelles sont les activités confiées aux volontaires ?
Ils accompagnent les jeunes individuellement dans leurs démarches en ligne, telles que créer une adresse e-mail, effectuer une recherche sur le site de Pôle emploi, obtenir des informations sur le site www.Ameli.fr ou encore des démarches de la vie quotidienne (logement, culture, transport, etc.).
Les volontaires animent également un atelier ludique en collectif sur l’identité numérique avec pour objectif d’amener les jeunes à exercer leur esprit critique et à dissocier les informations qui relèvent de la vie privée et celles qui relèvent de la vie professionnelle sur Internet. Cela donne lieu à un échange et à un débat entre les jeunes, qui confrontent leurs pratiques entre eux au sujet des traces laissées sur la toile.
Les volontaires participent aussi aux ateliers CV, qui sont animés par un conseiller. Lors de cet atelier, les jeunes arrivent avec un CV rédigé et anonyme, qu’ils s’échangent. Chacun doit avoir un regard critique sur le CV qu’il a entre les mains. C’est à partir de cette animation que les jeunes retravaillent sur leur propre CV. Les volontaires font part de leur avis sur la mise en page et peuvent aider les jeunes dans l’utilisation du traitement de texte.
Quelles sont les différences entre les activités confiées aux volontaires en Service Civique et celles exercées par des professionnels salariés de la Mission Locale ?
Au sein de l’espace numérique, les volontaires sont toujours accompagnés par un salarié, chargé d’accueillir les jeunes et de les aider dans la réalisation de tâches qui nécessitent des compétences professionnelles, telles que la réalisation d’un CV ou la conduite d’un atelier de technique de recherche d’emploi.
Une des différences majeures entre le volontaire et le professionnel est le niveau de compétences attendu. Il n’y a pas de niveau de maîtrise du numérique exigé pour les volontaires, alors que des compétences précises peuvent être demandées à un professionnel. Autrement dit, s’il est nécessaire que les volontaires soient suffisamment à l’aise avec les outils numériques, ce sont d’abord la motivation et l’envie d’aller vers les autres jeunes qui vont compter.
Par ailleurs, un volontaire en Service Civique va automatiquement renvoyer vers son conseiller un jeune qui viendrait lui évoquer des difficultés d’ordre personnel, ou liées à son parcours.
Enfin, les volontaires ne sont jamais indispensables à la structure : ils n’ont pas d’objectifs précis à atteindre et l’espace numérique doit pouvoir fonctionner sans eux. Toutefois, ils apportent une image plus jeune et plus dynamique, les volontaires ayant les mêmes codes de langage générationnel, ce qui facilite les échanges sur la thématique numérique.
Y a–t-il d’autres actions pour lesquelles les volontaires peuvent être mobilisés dans le cadre de leur mission de médiateur de la lutte contre la fracture numérique ?
Les volontaires accompagnent également physiquement les jeunes dans des lieux innovants liés au numérique : Tuba, espaces co-working, Planétarium, Fab Lab, école de codage Simplon. Ponctuellement et en fonction des projets en cours, ils participent à des événements organisés par la Mission Locale : Super demain, la Semaine nationale des Missions locales. Le numérique reste le fil rouge.
Ils peuvent aussi être présents pour rassurer les jeunes qui simulent des entretiens d’embauche par skype, avec l’appui de parrains de la Mission Locale.
Il y a un an, l’un des volontaires avait découvert l’existence du compte personnel de formation (CPF) lors d’une réunion d’équipe à laquelle les volontaires étaient associés. Il a proposé de sensibiliser les jeunes à cet outil et de les accompagner dans la création de leur compte. Certaines idées peuvent donc aussi venir des jeunes.
Enfin, les volontaires sont encouragés à interagir avec les jeunes en Service Civique au sein d’autres Missions Locales du Rhône, cela leur permet de se rencontrer et d’échanger sur leur mission.
Pour en savoir plus :
Retrouvez la présentation de la mission « Médiateur de la lutte contre la fracture numérique » et les 20 autres missions de Service Civique pouvant être proposées par le réseau des Missions Locales au travers de l’agrément collectif national porté par l’Union nationale des Missions Locales
