"Devenir démultiplicatrice m'a donné un nouveau souffle", Françoise Hoarau

Depuis 2015, des professionnels de Missions Locales issus de toute la France s’engagent de manière volontaire dans la démultiplication de sessions de formations auprès d’autres professionnels du réseau, le plus souvent des conseillers, pour les appuyer dans la mise en œuvre de la Garantie jeunes. En trois ans, avec l’appui d’AMILOR, qui porte l’ingénierie de la formation, ce réseau aujourd’hui composé de 25 professionnels « démultiplicateurs », a animé 120 sessions de formation, auprès de 1400 professionnels de Missions Locales. Françoise Hoarau, coordinatrice Garantie jeunes à la Mission Locale intercommunale de l’ouest de La Réunion, est « démultiplicatrice » depuis bientôt 4 ans. Elle revient sur le processus qui l’a amenée à s’engager dans cette démarche et l’intérêt qu’elle y trouve en tant que professionnelle.


Pouvez-vous revenir en quelques mots sur votre parcours professionnel ?

J’ai démarré ma carrière dans un CIO, qui a porté une des premières PAIO, devenue Mission Locale en 1993. J’ai donc vécu de l’intérieur l’évolution du réseau et des dispositifs qui se sont succédés au cours des 30 dernières années.

Pour quelles raisons vous êtes-vous portée volontaire pour démultiplier la formation à la démarche Garantie jeunes auprès d’autres professionnels du réseau ?

En 2013, j’avais besoin d’un nouveau souffle, je me posais la question de changer de métier et de quitter le réseau des Missions Locales. C’est à cette époque qu’a été initiée la Garantie jeunes à la Réunion, d’abord sous la forme d’une expérimentation. Ma direction m’a proposé de participer à l’une des premières sessions de formation organisée par la DGEFP à La Réunion. J’en suis ressortie très enthousiaste.

C’est un peu plus tard, à l’occasion d’un séminaire, en présence de la DGEFP, que l’on m’a proposé de devenir démultiplicatrice, au moment où le principe de la démultiplication était encore en construction et où la mise en place d’un Engagement pour le développement de l’emploi et des compétences (EDEC) entre l’Etat et la branche professionnelle était à l'étude. Avec l’accord de ma direction, je me suis donc engagée dans cette aventure.

Combien de sessions de formation avez-vous animées en 4 ans ?

6 à 7 par an, soit une tous les deux mois en moyenne, sur l'ensemble du territoire métropolitain et ultra-marin puisque ces formations sont organisées au plus près des Missions Locales.

Quels sont les objectifs et le contenu du module que vous animez et les objectifs ont-ils évolué depuis le début de l’expérimentation, en 2013 ?

Les objectifs restent les mêmes depuis le démarrage : il s’agit de transmettre aux professionnels de Missions Locales les éléments socles sur le cadre réglementaire de la Garantie jeunes d’une part et les outils et méthodes pédagogiques qui leur seront utiles pour amorcer les premiers temps d’accompagnement des jeunes en collectif d’autre part.

Pour cela, nous nous appuyons sur la boîte à outils qui avait été conçue par la DGEFP au démarrage de l’expérimentation. Au fil des sessions et en fonction de l’expérience et des besoins des participants à la formation, nous en avons revu le contenu et la manière de le transmettre.

Quelle est la posture que vous adoptez et l’approche pédagogique que vous proposez dans le cadre de la formation ?

La Garantie jeunes est une modalité d’accompagnement qui pose un cadre mais qui n’est pas rigide.

Notre rôle, en tant que démultiplicateurs, est de favoriser les échanges au sein du groupe, pour que les stagiaires trouvent par eux-mêmes les réponses aux questions qu’ils se posent, en partant de leur expérience de conseiller et en s’appuyant sur l’intelligence collective du groupe.

Tout au long de la semaine de formation, le principe de l’expérimentation est central : nous favorisons les mises en situation et les échanges en petits groupes.

Que vous apporte cette expérience de démultiplicatrice dans votre métier et votre pratique au quotidien ?

Démultiplier la formation m’a permis de rencontrer et d’échanger avec de nombreux professionnels de Missions Locales sur tout le territoire, d’Arras à Rochefort, en passant par Lyon, Rouen, ou encore Montpellier. Cela a considérablement enrichi ma pratique et par effet domino, celle des professionnels de la Mission Locale intercommunale de l’Ouest de La Réunion, puisque je reviens de chaque session avec de nouvelles idées, de nouveaux projets, que nous expérimentions au sein de la structure.

Pour en savoir plus :

Sur les principes et le fonctionnement de la formation Garantie jeunes, lire l’interview de Véronique Genet, directrice d’Amilor, qui porte l’ingénierie de la formation.

Dans la prochaine newsletter, retrouvez l'interview de salariés du réseau ayant participé à la formation.

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