Promouvoir l’égalité des chances : 6 jeunes volontaires en Service Civique s'engagent
La Mission Locale d’insertion du Poitou (86) a accompagné la mise en place d’un projet collectif d’accueil de jeunes volontaires en Service Civique sur le territoire. Accueillis en binôme à la Mission Locale et au sein de structures partenaires, les 6 jeunes volontaires ont mené de nombreuses activités pour sensibiliser les entreprises et le grand public, dont les jeunes, aux questions de mixité et de lutte contre les discriminations. Retour sur le déroulement de cette mission avec Marie-Estelle Dudit, chargée de projet à la Mission Locale jusqu'en 2016.
Quel est le profil des volontaires qui ont été accueillis en mission de Service Civique ?
La mission a été menée conjointement par 6 volontaires. La quasi-totalité des jeunes retenus avaient un projet personnel et professionnel à contre-courant des représentations genrées : Lucie est titulaire d’un bac pro en peinture industrielle ; Zoé dispose d’une formation en musicologie et se destine à devenir luthière ; Elodie dispose d’un bac pro en informatique ; Mickael est étudiant, inscrit dans une licence en « administration économique et sociale », il souhaite travailler dans le champ du social ; Julie a un projet professionnel orienté vers le secteur du bâtiment et enfin Asiat est étudiante.
Pourquoi la Mission Locale a-t-elle souhaité accueillir une jeune volontaire sur cette thématique ?
La Mission locale d’insertion du Poitou travaille depuis plusieurs années sur les problématiques de lutte contre les discriminations et de promotion de l’égalité. En 2014, nous avons piloté une expérimentation visant à favoriser la mixité femmes/hommes dans le monde professionnel. L’idée est de rendre accessible aux femmes des métiers traditionnellement masculins et pour les hommes des métiers traditionnellement féminins. Nous avons souhaité nous appuyer sur la spontanéité des jeunes pour porter ce message auprès des employeurs de notre territoire.
Quelles sont les activités qui ont été confiées aux volontaires ?
Les volontaires ont été accueillis en binôme, au sein de la Mission Locale pour deux d’entre eux et au centre d'information et de ressource des services aux personnes ainsi qu’au centre d’information sur le droit des femmes et des familles de la Vienne pour les quatre autres.
Ils ont réalisé une enquête à destination des entreprises. Cela leur a permis d’identifier des initiatives intéressantes sur la question de l’égalité femme/homme dans le monde professionnel puis de les valoriser via la réalisation d’un blog ou encore l’organisation d’un temps fort, qui s’est déroulé en fin de mission.
Ils ont aussi organisé des animations autour de la mixité, des jeux sur les métiers et le vocabulaire genrés, sur les clichés dans les publicités, etc. Ils ont réalisé un film, dont ils ont organisé la projection. Enfin, ils ont organisé un temps d’échanges et de débats sous forme de table-rondes avec des employeurs, des représentants et des collectivités.
Qu’est-ce que les volontaires apportent aux structures qui les ont accueillis ?
C’est un projet territorial, qui a permis d’enrichir nos partenariats. Après ce projet, la Mission Locale a continué de travailler sur ces questions avec un ensemble d’acteurs du territoire : Ecole de la seconde chance, Education nationale, un festival de musique, etc.
Quels conseils donneriez-vous à d’autres professionnels de Mission Locale ou à des partenaires qui souhaiteraient proposer ce type de mission ?
Je retiendrais que la dynamique de groupe est intéressante. Elle permet de démultiplier l'investissement des volontaires dans le projet, et d’enrichir le projet par leurs propositions. Il faut en revanche s’assurer de la capacité des structures à accueillir et organiser le tutorat de deux jeunes volontaires. Et pour la Mission Locale, anticiper la charge de travail et réfléchir à l’organisation à mettre en place pour permettre l’encadrement du projet dans son ensemble.
Quels points de vigilance souhaiteriez-vous mettre en avant pour assurer le bon déroulement de la mission ?
Nous avons été surpris d’avoir aussi peu de candidatures masculines. Un seul des six volontaires retenus était un homme ce que nous regrettons. Par ailleurs, nous avons eu quelques difficultés à trouver des partenaires pour accueillir nos volontaires. Seuls les partenaires très sensibilisés à la question ont accepté de jouer le jeu. Les entreprises ont également été réticentes, pour certaines, à l’idée que des volontaires viennent observer leurs pratiques. Il est donc important, en tant que professionnel, d’accompagner cette démarche.
Pour en savoir plus :
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