« Les débrouillards », un parcours itinérant à la découverte du tissu associatif local
Dans le cadre d’un partenariat entre la Mission Locale d’insertion du Poitou et France Bénévolat Poitiers/Vienne, plusieurs collectifs de jeunes sont allés à la rencontre des salariés et bénévoles d’associations impliquées dans la vie locale à Poitiers. Conçue sous la forme d’un parcours itinérant à travers la ville, cette action a également été mise en images et en mots à travers des photographies et des textes réalisés par les jeunes et qui ont fait l’objet d’une exposition à l’hôtel de ville. Une action de mobilisation et de sensibilisation à l'engagement originale, sur laquelle reviennent Dominique Nevo de France Bénévolat et Yasmine Kabbaj, coordinatrice Garantie jeunes à la Mission Locale.
Comment est née l’action « Les débrouillards » ?
D. Nevo :
le partenariat entre France Bénévolat et la Mission Locale d’insertion du Poitou existe depuis plusieurs années, notamment au travers du programme Aire 21 © développé par France Bénévolat.
A mon arrivée au sein de France Bénévolat à Poitiers, en 2016, j’ai souhaité proposer une action qui lie la randonnée, activité que je pratique régulièrement à titre personnel, et la découverte du tissu associatif local.
Dans le même temps, deux personnes sont venues me rencontrer lors de la permanence de France Bénévolat : la première avait des compétences en photographie, qu’elle voulait partager, et la seconde souhaitait animer des ateliers d’écriture.
J’ai donc fait converger ces envies et ces compétences pour proposer une action de mobilisation collective à destination des jeunes accompagnés par la Mission Locale et je suis allée rencontrer Yasmine Kabbaj, qui coordonne l’accompagnement des jeunes en Garantie jeunes.
Quelles sont les différentes étapes qui ont composé l’action « les débrouillards » ?
Y. Kabbaj :
une première demi-journée a été consacrée à la présentation du déroulement de l’action aux jeunes par France Bénévolat. La quinzaine de jeunes présents a « accroché » avec la proposition et tous ont été intéressés pour y participer.
Pendant une journée, ils sont donc allés arpenter la ville de Poitiers. France Bénévolat avait mobilisé plusieurs associations du territoire : l’une des associations accompagne des jeunes migrants dans leurs démarches personnelles, une autre propose des activités de médiation culturelle à destination des femmes, etc. Les jeunes ont pu échanger avec les responsables et les bénévoles de ces structures.
D. Nevo :
Avec l’appui de la bénévole qui avait des compétences en photographie, nous avons proposé aux jeunes de prendre les photos qu’ils souhaitaient au cours de cette journée de randonnée itinérante dans la ville. La semaine suivante, un atelier a été organisé autour des photographies prises par les jeunes, qui devaient en choisir une et exprimer ce qu’elle leur évoquait
Un second atelier, d’écriture cette fois, a été animé par une autre bénévole.
Puis les photos ont été imprimées en noir et blanc et, accompagnées des textes écrits par les jeunes, ont fait l’objet d’une exposition à la mairie de Poitiers.
Sur combien de temps s’est déroulée l’action ?
Y. Kabbaj :
France Bénévolat l’avait conçue sur une durée d’une semaine. Nous avons convenu ensemble de répartir l’action sur 5 semaines, à raison d’une demi-journée à une journée par semaine, ce qui apparaissait davantage adapté aux besoins des jeunes. En effet, ils sont accompagnés dans le cadre de la Garantie jeunes et ont besoin de temps pour effectuer des démarches personnelles.
L’action a été renouvelée en 2018, sous quelle forme ?
D. Nevo :
sur le même format que celui proposé en 2016 et en 2017, mais cette fois-ci nous avons mobilisé deux groupes, soit une trentaine de jeunes au total et l’on s’est appuyé sur le média vidéo. Les jeunes ont réalisé un film.
Y. Kabbaj :
Nous avons mieux préparé les rencontres avec les associations du territoire et réparti les fonctions et responsabilités entre les jeunes : en amont des visites, certains parmi eux avaient travaillé sur les questions à poser, d’autres ont réalisé les prises de son et d’autres jeunes la prise d’images.
Comment les jeunes se sont-ils impliqués dans le projet et quel intérêt y ont-ils trouvé ?
Y. Kabbaj :
le projet a permis d’impulser une dynamique collective et a eu pour effet de souder le groupe. Le fait d’aller vers l’extérieur, de sortir de la Mission Locale pour aller rencontrer d’autres acteurs du territoire, a été particulièrement apprécié par les jeunes.
Par ailleurs, certains jeunes qui ont participé au projet sont désormais bénévoles dans des associations du territoire. C’est le cas d’une des jeunes femmes qui avait participé à l’atelier d’écriture et qui anime à son tour des ateliers de manière bénévole.
D. Nevo :
le média vidéo, que nous avons utilisé dans la deuxième phase du projet est un bon moyen pour permettre aux jeunes de se mobiliser et de s’impliquer dans un projet mené en collectif. Chacun peut y trouver sa place, là où il se sent le plus légitime et le plus à même de contribuer au projet.